Ma vie de caissier(e)

Bonjour,
L’été est l’occasion pour nous, étudiants, de travailler un peu et de récolter quelques euros pour l’année d’après.
Je me suis toujours soustrait à cette activité, parce que les vacances c’est quand même fait pour se reposer, et que je n’avais pas spécialement besoin d’argent.
Ceci-dit il arrive un moment où l’on se rend compte que son C.V est toujours vide et qu’une recherche d’emploi ou de stage avec un C.V totalement blanc, c’est très compliqué.
Je n’avais honnêtement pas envie de travailler en caisse, enfin disons que c’était ma solution ultime, en même temps je ne pense pas que grand monde ait vraiment envie d travailler là bas, même s’il existe certainement des gens qui aiment vraiment ce métier.
Mais voilà, seul Leclerc m’a proposé un job au final, j’ai donc accepté sans trop d’hésitation.
Je m’y rend une première fois, un mois avant le début de mon contrat et l’on m’informe que j’aurai 3 jours pour être formé, et qu’ensuite on me lancera dans le grand bain, tout seul ou presque.
On me donne aussi ma tenue : Une chemise bleu (bien trop grande pour moi, arg !) et un pull, au cas où.
Je rigole un peu à la vue du pull : Même si Orléans n’est pas la vide la plus chaude, un pull pour l’été…
Un mois plus tard, c’est donc le grand retour : Le lundi 30 juin, je commence mon premier jour de travail.
Cela commence avec la signature du (ou plutôt des…) contrats, en plus de parapher des dizaines de pages : Très lourd administrativement mais si c’est nécessaire, c’est nécessaire 🙂
On me montre ensuite les vestiaires et… c’est parti, je vais en caisse.
J’y retrouve ma « formatrice » qui est en fait une étudiante comme quoi, même si bien plus ancienne.
Pendant les premières heures, j’observe, presque admiratif devant tant de rapidité dans le passage des articles et devant tout les problèmes, parce que des problèmes, il y en a : Articles qui ne passent pas, clients qui ne peuvent pas payer, ou un peu trop pressé, il faut vite s’avoir s’adapter.
Un peu avant midi, je prend le relais, « histoire de voir », et ça n’est pas très glorieux, sans être catastrophique.
J’inaugure aussi mon « premier client con », qui a décidé de passer ses nerfs sur moi/nous, que j’étais bien trop lent, que le fait que ce soit mes premiers moments n’y changeait rien et que de toute manière, on devait se taire un point c’est tout.
Le reste de la journée est tout aussi fatigant : Les phases d’observations ne sont pas très entraînantes même si utiles, et les moments d’actions… très intenses physiquement (les dos sont-ils soldés ?)
Le soir, c’est la grande punition : Il faut compter sa caisse, chaque billet, chaque petite pièce de  1 centime doit être enregistré.
Je comprend parfaitement la nécessité, mais qu’est ce que c’est long, fastidieux et stressant : Si il y a une différence supérieur à 0.5€, alors il faut recompter.
Le soir, mon cerveau est lessivé, mon dos cassé, et je n’ai qu’une envie : m’allonger et dormir.
Le lendemain et le surlendemain, suite et fin de ma formation : Je dois quand même rendre hommage à ma formatrice qui a été extrêmement compétente et bienveillante, merci beaucoup.
Je me rend vite compte que m’être moqué du pull était idiot : C’est finalement devenu mon meilleur ami car chez Leclerc il existe un mini-climat : en fait le numéro de sa caisse indique la température auquel on aura le droit.
Caisse n°22 ? Chanceux. Caisse n°1 ? Bon courage.
Mais au delà de la température, il existe bien sûr les « caisses spéciales ».

La caisse n°1

C’est la caisse « toujours ouverte ». De 9h à 20h, aucune fermeture : les clients s’enchaînent.
L’autre point à signaler, c’est qu’il y fait froid car en effet la caisse se trouve entre l’entrée du magasin et le rayon surgelé : courant d’air garantie.

La caisse n°11

La caisse « prioritaire ». Je dirai que c’est celle qui est à la fois la plus sympa et en même temps… la plus fatigante.
Résumons : Tout le monde peut venir à cette caisse, mais les personnes qui possèdent une carte de priorité (délivrée en caisse sur condition) et qui l’active via une borne peuvent passer devant tout les autres, même si ceux-ci ont déjà mis leurs produits sur le tapis.
En théorie c’est plutôt cool, ça empêche d’avoir une caisse ouverte ou vide, et puis les personnes prioritaires se « fondent » un peu dans la masse.
Le soucis, c’est comme souvent, les gens. Entre ceux qui refusent de déplacer leurs produits vers l’arrière, ceux qui disent qu’eux aussi sont prioritaires (mais qui n’ont pas activé leur carte), et ceux qui se disent prioritaire sans avoir de carte… Au final c’est le jugement de la personne en caisse qui tranche, mais c’est souvent compliqué.

La caisse n°22

Il s’agit de la caisse « plutôt sympa » : La moins de 10 articles.
Mais là aussi les clients savent se montrer ingénieux : Vous comprenez bien, 11 articles, c’est comme 10, alors c’est OK ? OK jusqu’à ce que je vois qu’on était plus sur du 15 articles, mais c’est trop tard.
Il faut aussi faire avec les clients qui, en période de pointes, se mettent au bout de la queue sans voir qu’il s’agit d’une caisse rapide. Une fois que je m’en aperçois je le signal, mais quand même, j’aurai pu le dire dès le début, on m’a pas offert des yeux bioniques pour rien hein ?
Il s’agit quand même d’une ambiance assez agréables, les clients se suivent et ne se ressemblent pas, plutôt cool de voir du monde.
Plus sympa en tout cas que de passer les deux caddies d’une famille…
 
Les jours défilent, et au final on l’enfile, son costume de caissier hôte de caisse.
On y croise de tout en caisse : Des familles de tous les horizons, des cadres, des ouvriers, des personnes qui ont parfois la rare occasion de discuter.
Alors en tout cas en ce qui me concerne, j’essayais de discuter un peu aussi. Un mot gentil, un sourire, une phrase pour rappeler qu’on se souvient de la personne, qu’elle nous a marqué.
Ca ne coûte rien au client et ça permet de mettre une bonne ambiance.
Bien sûr j’ai aussi eu les clients cons, ceux qui ne disent ni bonjour ni au revoir, ceux qui balancent leurs pièces, ceux qui aimeraient que je sois une machine, ceux qui insultent, ceux qui sont violent, ceux qui ne comprennent pas que je n’ai aucun pouvoir à ma caisse, ceux qui ceux qui.
Mais quand même, c’était plutôt sympa.
 
 

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